Dans cette interview, Adrien Crucet, graphiste freelance, partage son expérience de la création de son entreprise. Il évoque les défis qu’il a rencontrés, notamment en ce qui concerne les avis des autres, la recherche de clientèle et la phase de recherche avant de se lancer. Il explique comment il a déterminé son marché cible et s’est fait connaître auprès de ce public, en visant en particulier la clientèle locale. Enfin, Adrien partage son approche pour rester motivé et inspiré malgré les périodes de doute ou de stress.
Bonne lecture !
Quels ont été les premiers défis et obstacles que tu as rencontrés lors de la création de ton entreprise de graphisme ?
Le premier obstacle, c’est les autres : leurs conseils et leurs avis. Même s’il est très important d’écouter les retours, il peut y avoir parfois des personnes qui ne feront que pointer les risques et les choses négatives. Certains proches, sans le vouloir, pour te protéger, vont vouloir te préserver et par la même occasion te ralentir dans tes décisions. Ce que j’ai appris, bien qu’il faille rester ouvert, c’est de croire en ses projets et d’y aller jusqu’au bout. Il n’y a que ceux qui ne tentent pas qui ne feront pas d’erreur.
La seconde difficulté, c’est la recherche de clientèle. J’étais en agence de communication auparavant, mais ma carrière dans la communication ne date pas de très longtemps. Je n’ai pas un nombre de contacts importants. Même si cela peut paraître problématique, je trouve une grande satisfaction à vendre mon entreprise auprès d’autres professionnels. Aller au contact de ses futures collaborations, c’est aussi mieux comprendre les besoins de ses futurs clients, et comment agir dans le futur.
Comment as-tu déterminé ton marché cible et comment as-tu commencé à te faire connaître auprès de ce public ?
Lorsque j’ai commencé, je me suis dis que j’avais deux choix : être graphiste en ligne, ou viser la clientèle locale. La première solution demande un travail technique en termes de SEO et de développement sur les réseaux sociaux colossal. De plus, pour pouvoir vraiment se placer sur un marché, il est nécessaire de trouver une niche, un domaine cible. Aujourd’hui, je me sens apte à travailler avec des professionnels de tous horizons, avec des prestations diversifiées et complètes. Il me semblait aussi plus simple de faire marcher le bouche à oreille après des projets réussis. Je me suis donc décidé à viser le marché de Besançon qui est une ville dont la taille permet de connaître rapidement le milieu professionnel.
Ainsi pour me faire connaître, j’ai débuté par la création d’un site et d’un travail en SEO sur les mots clés “Graphiste freelance à Besançon”, ce qui représente exactement pour moi le placement que je souhaite représenter. Mon second travail est un peu plus ancestral : j’ai fait le choix de rencontrer des professionnels physiquement. Régulièrement, je m’arme de patience et des deux jambes et je me promène (stratégiquement) au gré des entreprises pour me présenter et leur laisser une carte de visite. Surprenamment, mes interlocuteurs ont toujours un bon retour sur cette méthode lorsque aujourd’hui tout devient distant et numérique.
Peux-tu nous parler de la phase de recherche que tu as entreprise avant de te lancer en tant que freelance et comment cela a influencé la création de ton entreprise ?
La phase de recherche a été peut-être mon plus gros défaut. Je suis parti avec une très grande envie sans prendre le temps de comprendre les erreurs à éviter. Bien sûr, j’étais très au courant sur les statuts d’autoentrepreneur, de la comptabilité ou encore de la partie commerciale (mes anciens métiers m’aidant). Cependant, pour le métier de graphiste en lui-même, je me suis dis depuis le début “Le travail et les compétences paieront”. La réalité est toute différente. Cependant, je me plais à faire des erreurs, à aller à l’encontre de mes croyances : cela me pousse à réagir vite, et à comprendre mon environnement. J’ai l’impression de progresser dix fois plus vite aujourd’hui que lorsque j’étais employé.
Ma plus grosse erreur par exemple était de me présenter sous le nom d’Adrien Communication. Je n’ai pas pris le temps de rechercher le référencement autour de ce nom commercial et une fois mon site créé, je me suis rendu compte qu’un second Adrien avait fait le même choix que moi. Cela m’a poussé dans un travail de recherche poussé autour de la SEO et depuis, l’un des objectifs est de passer devant cette autre personne sur le plan du référencement. Sans faire cette erreur, je n’aurais peut-être jamais pris autant de temps pour expertiser mes compétences en SEO.
Comment restes-tu motivé et inspiré dans ton travail en tant que graphiste freelance, en particulier lorsque tu rencontres des périodes de doute ou de stress ?
Je ne réussis pas tout le temps à me détacher de ces périodes. Alors je vis avec. C’est l’un des gros points sur lequel je dois travailler. Il suffit de retomber dans la création, dans la phase de recherche ou même de développement des compétences pour être à nouveau en adéquation avec mon projet. Cependant, en cas de doute, comme le non paiement d’une facture alors que l’on débute, le sens de ce que l’on fait et les difficultés liées peuvent prendre beaucoup de place dans ma tête.
Mais c’est ce qui fait aussi tout l’intérêt de ces choix : outrepasser mentalement ces problématiques et se construire un caractère encore plus ancré dans la volonté. Ma technique pour retomber dans un cercle vertueux est de faire de la veille graphique. La création graphique est une passion, et voir ce qui se crée autour de moi me donne envie de dépasser mes capacités et compétences, de devenir meilleur, et alors je retrouve une énergie nouvelle. Parfois, lorsqu’un projet doit être réalisé, il suffit de trouver la motivation pour ouvrir son logiciel, et alors tout devient plus fluide une fois les yeux rivés sur l’objectif.
Comment as-tu réussi à établir des relations durables avec tes clients et à fidéliser ta base de clientèle ?
Je ne suis pas encore au stade où ma clientèle est assez lointaine pour identifier des relations durables. Cependant, je pense qu’il suffit d’instaurer une relation de confiance pour que cela fonctionne. Les réseaux sociaux leur permettent de suivre mon travail et de rester connecter à notre collaboration en cas de besoins nouveaux. Je compte également entretenir ces relations via une prise de contact régulière.
Quelle est ta vision du statut de freelance et du métier de graphiste ?
Le statut de freelance est, pour moi, une façon de se révéler professionnellement. Son indépendance m’a obligé, dès le départ, à me fixer sur une démarche de travail et des objectifs qui me correspondaient. Après avoir passé de nombreuses années en tant que salarié avec des méthodes dans lesquelles je ne trouvais pas de sens, cela a été une révélation de pouvoir enfin imaginer un sens au professionnel. Cela est passé d’abord par la mise en avant d’une veille graphique hebdomadaires de presque 3 à 4 heures mais aussi par de multiples formations et montées en compétences, ce qui est très important à mes yeux pour rester éveillé dans un même domaine pendant plusieurs années.
C’est aussi mon rapport au métier qui change : pouvoir transmettre ses valeurs à ses clients est important. Je souhaite mettre au centre de mon activité l’écoute attentive et respectueuse de mes clients et de leurs besoins. Chaque demande sera différente, il est donc très important pour moi de proposer des solutions uniques à chaque fois, avec des prestations au prix juste et des réflexions en adéquation avec les objectifs finaux. Je ne souhaite pas me transformer en usine de production graphique mais attaché à chaque projet une attention qui le rendra spécial. Bien sûr, les projets, au départ, ne permettent pas de réaliser ce type de travail, je souhaite cependant, à long-terme, me placer sur cet objectif : réaliser des projets qui ont du sens.
Merci beaucoup Adrien d’avoir répondu à mes quelques questions ! As-tu quelques mots à ajouter sur le sujet ?
Merci à toi Florian. Tes questions étaient intéressantes, et discuter autour du début d’activité d’un freelance permet de mettre en avant les difficultés qu’il peut exister tout en montrant que cela est une très jolie expérience. Tout ce que j’ai à dire est : faites ce qui vous semble bon pour vous, et écoutez-vous.
La vie, c’est de pouvoir choisir, de pouvoir se tromper et avec un peu de chance et avec un peu d’envie, vous pourriez atteindre cette totale adéquation entre ce que vous êtes et ce que vous faites.
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